Première partie du cours de comptabilité analytique

L’analyse de l’exploitation agricole par activités est nécessaire pour étudier finement ce qui se passe au niveau d’une activité (par exemple l’activité « blé ») ou la contribution de cette activité à la formation du résultat ainsi que pour comparer les résultats obtenus sur chaque activité avec d’autres entreprises. Les deux principaux outils sont ; la marge brute et le cout de production.

I.        Les activités d’une exploitation agricole : de quoi parle-t-on ? Quelques définitions. 

a.      Définition de l’activité :

Une exploitation agricole peut être constituée d’une ou plusieurs activités. Plus on souhaite pousser l’analyse, plus il faut différencier les activités. L’activité se décline en un certain nombre de tâches.

b.      La nature de l’activité :

Une activité peut être :

-         La production de biens ;

-         La transformation de biens ;

-         La commercialisation de biens.

Remarque : l’activité peut aussi être une production de services réalisés par l’exploitation.

Certaines productions sont indépendantes des autres actions de l’exploitation et il est alors facile de les assimiler à une activité. Exemple : porcs gras, volailles, de la vigne ou des arbres fruitiers.

Par contre, d’autres productions sont très liées entre elles, la réalisation d’une production entraînant ou nécessitant forcément la réalisation d’une autre production. Exemple : fourrages dans un élevage laitier.

Quelques exemples :

1 : Prenons une exploitation assurant :

-         Une production de fourrage (foin) 

-         Une production de lait (troupeau de chèvres) 

-         La transformation du lait en fromages ; 

-         La commercialisation de ces fromages, notamment sur les marchés. 

Sur cette exploitation, on peut distinguer quatre activités et déterminer ainsi celles qui sont intéressantes ou qui ne sont pas rentables.

2 : Prenons une exploitation assurant :

-         Une production d’oiseaux à un jour (vendus pour l’élevage) ; 

-         Une production d’animaux de tir. 

Sur cette exploitation, on peut distinguer deux activités.

Ce découpage en activités ne peut se faire que si, pratiquement, on peut arrêter une activité sans dommage pour les autres.

c.       L’unité de l’activité :

Pour chaque activité, on définit une unité de grandeur qui permet de quantifier l’activité :

-         L’hectare (ha), le quintal(q), la tonne(t) ou l’hectolitre (hl) pour les céréales, les fruits, la vigne etc…

-         L’unité gros bétail (UGB), le litre (l) ou le kilogramme (kg) pour la production de viande ou de lait de chèvre, de brebis, de vache, etc…

-         L’animal ou le couple d’animaux pour les petits gibiers.

d.      La campagne :

La campagne est la période de temps dans la quelle s’inscrit le cycle de production de l’activité.

Le cycle de production peut s’inscrire sur quelques mois (élevage de volailles), sur un an (maïs) ou sur plusieurs années (élevage de bœufs)

On ramène souvent l’étude d’une campagne à l’exercice comptable (un an), pour simplifier l’analyse.

e.      Les produits de l’activité : 

Les produits de l’activité correspondent à la valeur marchande de la production que l’activité engendre au cours l’exercice, y compris les variations de stock.

En résumé c’est ce qu’on récolte ou qu’on élève, qu’on fabrique éventuellement, puis qu’on vend

Remarque : les primes couplées à la production sont également comptées dans les produits de l’activité.

On distingue ainsi :

-         Les produits animaux ;

-         Les produits végétaux ;

-         Sans oublier les services.

f.       Les charges de l’activité :

Les charges de l’activité sont toutes les charges qui sont dues à la réalisation de l’activité durant la campagne.

Ex : les frais vétérinaires pour l’élevage, le carburant pour la moissonneuse, l’électricité pour le chauffage et l’éclairage du poulailler, les gants, charlottes et masques jetables pour la transformation laitière, etc.…

On distingue :

-         Les charges opérationnelles ou variables : ce sont les charges qui augmentent ou diminuent en même temps que la production à laquelle elles sont liées. Elles apparaissent quand l’activité est créée et disparaissent si l’activité disparaît.  

-         Les charges de structures spécifiques ou directes : Ce sont les charges dues à des équipements propres à l’activité. Elles sont facilement affectables à l’activité étudiées. On les appelle aussi charges fixes car elles sont pratiquement insensibles aux variables de quantités produites.

L’unité de production (litre, tonne, UGB) peut servir de référence pour le calcul de ces charges. (ex : matériel de traite, silo à céréales, chambre frigo pour les produits)

-         Les charges de structures communes : Crées par la globalité de l’exploitation, elles sont difficiles à répartir entre activités ou productions. On les affecte alors aux différentes activités à l’aide de clés de répartition (heures d’utilisation, surfaces concernées, etc.…) ex : impôts et taxes sur le foncier, amortissement du système de drainage, cout de la main d’œuvre commune.

-         Les charges de structures diverses : C’est ce qu’on appelle également les frais généraux. Elles sont aussi difficilement affectables à une activité ou une production en particulier. Ex : Frais de transport, frais de gestion, cotisations syndicales, frais financiers, téléphone.